IASPM/CSTM 2019 Joint Conference: Reports
IASPM CA
The 2019 joint IASPM Canada conference, Legacies and Prospects: The Pasts and Futures of Popular Music, took place in Montréal from May 24th - 26th. Isobel Leblanc and Maxim Bonin provide one-day reports.
First day at IASPM/CSTM joint conference
Isobel Leblanc, McGill University
What does it mean to discuss music in its relation to the past and the future? An ethno/musicologist perspective will always tie music to its historical context, but sometimes at the expense of considering current and future issues. Yet despite the suggested polarity of the conference title, paper topics were situated distinctly in the present.
One of the ways this outlook manifested itself was in the present-day social issues connected to musicological research. In particular, histories of racial prejudice and oppression offered a critical lens for approaches to cultural interactions in the context of contemporary field work. Jeff Packman, in his keynote talk, observed the internalization of prejudicial attitudes toward Bahian music in Brazil. Directly relating these attitudes to local political affairs demonstrated the relevance and implications ethnomusicology has for society. It was complete immersion in the culture, moderated by a degree of detachment that allowed the researcher to maintain a critical distance. The next step would be explicitly situating racism in the historical context of colonial encounters. More explicitly, a paper by Matthew DelCiampo called out racial attitudes closer to home, revealing how the statement “no more rappers” at a ranch listening party implies that Black music does not belong in rural areas (which are appropriated as white spaces).
In many cases, the music itself seeks to correct injustices by critiquing racial oppression and prejudice in its thematic content and musical characteristics. Daniel Akira Stadnicki illustrated how Baha’is around the world are shaping their identities to musical representations of ongoing religious persecution, simultaneously advocating against prejudice of any kind. Maddy Warlow presented her research on how Kendrick Lamar is disrupting African American stereotypes through coding and signification in his lyrics. Gale Franklin reconsiders the conception of the “Good Muslim” in Taqwacore, which protests Islamophobia through punk culture. Where social justice oriented views leaned towards idealism, the question periods gave space for critical conversations which challenged any potential oversight. In a talk addressing Drake’s treatment of strength, disruption, and pride in his lyrics, the idea of Drake as a voice for the community was challenged by a Torontonian listener, who shared anecdotes suggesting the opposite, thereby adding nuance to the discourse.
The presentations came alive through these discussions, and sometimes through creative strategies. Following Aurélie Thériault Brillon’s lively performance of a piece of classical and tradition Quebecoise violin side by side, a vibrant conversation emerged about authenticity, the language surrounding that discourse in the press and in academic circles alike, and the relevance of such conversations in relation to hybridization of genres. The spirit associated with live music was infused between panels, when local musicians played during the breaks. Within the context of a CSTM/IASPM conference, the participants could reflect on the ideas raised and appreciate the live music in a new light. In this way, the topics and issues addressed were not only related to legacies and prospects, but are united with the present.
Isobel LeBlanc is a student at McGill’s Schulich School of Music completing degrees in music and education. Outside of class, Isobel volunteers through community building activities, acts as musical director of Soulstice A Cappella, and teaches music in a variety of settings. She hopes to incorporate social and historical perspectives of music in such spaces to better understand and address social issues.
Ma journée au colloque en 6 leçons, un récit anecdotique
Maxim Bonin, UQAM
De Taylor Swift au Riot Grrrl, les études sur la musique populaire offrent un prisme d’analyse pour explorer les phénomènes sociaux qui animent nos sociétés contemporaines. En 6 leçons, je vous présente ici un résumé anecdotique de ma journée du 25 mai au congrès 2019 de l’Association internationale des études sur la musique populaire.
Leçon 1: Taylor Swift n’est pas dans une bonne position
Taylor Swift a parcouru le globe avec sa dernière tournée internationale The Reputation Stadium Tour. Justement, qu’en est-il de la réputation de Swift? C’est ce qu’a exploré Gina Arnold (University of San Francisco) en affirmant qu’une mauvaise réputation n’est pas moralement acceptable pour une femme. Son récent conflit largement médiatisé avec sa rivale Katy Perry, pousserait Swift vers une quête constante de l’appréciation de ses fans et d’un public plus large pour redorer son image. Mauvaise réputation: mauvaise position? Selon Mary Fogarty (York University) la position corporelle de Swift en dirait long sur la carrière de la chanteuse. Voilà une prémisse originale d’un projet de recherche en développement qui remet au centre de l’analyse la présence et le rôle du corps en musique populaire.
Leçon 2: Le Battle rap n’est plus un boys club
Détrompez-vous le battle rap n’est plus un boys club et c’est bien tant mieux! Selon Sean Robertson-Palmer (York University), ces événements de combats de mots et de rythmes sont des espaces d’expression féministe au sein desquelles les artistes et les fans participent à une co-création de cette forme culturelle grâce entre autres aux échanges rendus possibles par les plateformes numériques. Une thèse en devenir qui remet en perspective les enjeux relatifs à l’intégration et à la participation de la femme au sein d’une scène musicale dominée par les hommes.
Leçon 3: Le hipster est mort, vive le hipster
Vous êtes retourné.e.s récemment à Williamsburg (Brooklyn)? Vous avez remarqué les tours à condos qui se dressent fièrement autour de l’anciennement très hip Bedford Avenue? En s’appuyant sur une articulation de la théorie de l’affect, Alican Koc (McGill University) explore la transition de la subculture hipster au cours des dernières années vers un mode de vie urbain qui se rapproche des yuppies. La mélancolie et l’épique seraient des états d’âme transitoires qui permettraient de cheminer dans cette transition et la musique de Mac Demarco et The XX en serait la trame sonore.
Leçon 4: La politique et la musique ne font pas bon ménage en Chine
Dans son analyse historique de la présence des subcultures et de la culture mainstream de depuis les 40 dernières années en Chine, Yiren Zhao (Örebro University) fait état d’un pays qui s’ouvre partiellement sur la culture populaire occidentale. Elle fait le portrait d’une musique populaire chinoise dénudée de propos anticonformistes sous un contrôle gouvernemental et ouvre sur la présence et la résilience des subcultures rock et hip-hop dans le paysage musical chinois.
Leçon 5: Les festivals punk-féministe sont des espaces réflexion
Inspirés par les mouvements féministes tels que Reclame the night, les festivals punk féministes et queer permettent des échanges entre artistes et participants et questionnent les enjeux relatifs aux violences sexuelles dans les festivals ainsi que dans les villes la nuit. Louise Barrière (Université de Lorraine) propose d’aborder ces espaces d’échanges comme des lieux de mobilisation collective et d’innovation, des objets politiques non identifiés.
Leçon 6: Le mouvement Riot Grrrl: pas si solidaire?
Dans une perspective critique, Karen Mize Berglander ose remettre en question la solidarité au sein du mouvement féministe Riot Grrrl. Une approche du mouvement par le prisme de l’intersectionnalité peut aider la compréhension des enjeux de discrimination au sein même d’un mouvement militant.
Maxim Bonin est étudiant au doctorat en communication à l'Université du Québec à Montréal où il enseigne comme chargé de cours à l'École de design. Sa thèse, en cours de développement, explore les transitions numérique et territoriale de la scène indie rock de New York des années 2000. En plus d'être récipiendaire de bourses d'excellence, il reçoit en 2016 le Terrance Cox Award de l'Association de culture populaire du Canada. Il est également fondateur de la coopérative de design urbain Le Comité.